Alors que la scène culturelle de Bukavu est déserte, la Rumba résiste et s’impose comme un lien de renforcement de la résilience. Dans une ville marquée par la peur et la précarité économique, ce style de musical continue d’animer et apaiser les esprits.
Dans un climat de terreur, d’insécurité et de crise financière, l’organisation de quelques concerts karaokés est un véritable refuge pour une population éprouvée et incarne un acte de résistance culturelle et d’unité.
L’artiste Rams le Libérateur se réjouit de voir qu’en ce moment difficile les artistes qui font la Rumba, sont restés du côté de la population.
« De tous les styles qui existent, seule la Rumba vibre bien dans la ville de Bukavu et arrive à mettre les gens ensemble pour partager et se dépasser des traumatismes dus à la crise actuelle», a-t-il ajouté.
Selon cet artiste rappelle que la Rumba a toujours été sur la table de l’histoire de la République Démocratique du Congo. Quelles que soient les difficultés, les artistes l’utilisent pour repenser les blessures et rassembler les communautés affectées par des crises.
Pour sa part, l’artiste Ngoy Johnson, connu sous le nom de Johnson Simchezo, se félicite de voir son public répondre favorablement à ses rendez-vous et trouve une occasion de sensibiliser à l’unité.
« Nous faisons le tri des chansons à proposer au public. Nous faisons toujours appel à la paix, à l’unité et à la cohésion sociale dans nos prestations », renchérit-il.
Amoureux de la Rumba congolaise, Séraphin Kangoya se réjouit de voir l’implication de ces artistes dans la promotion du vivre ensemble des communautés. Il regrette néanmoins la psychose qui règne au sein des habitants.
« Les gens restaient longtemps entrain de suivre la rumba dans le Karaoké, mais aujourd’hui ce n’est plus le cas, car chacun se précipite de rentre à la maison à temps pour sa sécurité », s’indigne-t-il.
Il devient donc essentiel d’encourager et multiplier les productions de la Rumba dans la ville de Bukavu, non seulement pour apaiser les tensions en cette période de crise, mais aussi pour raviver l’espoir, renforcer la cohésion sociale et promouvoir une cohabitation pacifique durable.
Sammy BALUME